Le terme physiothérapie provient du grec « phusis », qui désigne la nature, et « therapeia » qui signifie cure. La physiothérapie englobe un ensemble de techniques faisant appel à des agents physiques naturels ou artificiels à des fins curatives ou préventives.
L’eau, le froid, la chaleur, l’électricité, les ultrasons mais aussi les mouvements passifs et les massages (ou « kinésithérapie » au sens strict du terme) sont autant de moyens qui peuvent être associés dans le cadre d’un programme de rééducation fonctionnelle.
L’utilisation à bon escient de ces agents physiques est basée sur les connaissances biomécaniques et physiologiques du mouvement. Elle permet alors de soulager une douleur, de limiter les conséquences de l’inflammation, de stimuler le système nerveux, d’améliorer la cicatrisation, de restaurer une activité locomotrice et de prévenir l’apparition ou la récidive de certains troubles.
Son objectif est de restaurer une mobilité altérée chez un animal suite à une atteinte musculo-squelettique (tendinite, entorse, arthrose, rupture des ligaments croisés), neurologique (parésie, paralysie) ou suite à une chirurgie orthopédique ou neurologique (fracture, chirurgie des ligaments croisés, hernie discale, instabilité vertébrale).
La physiothérapie vétérinaire est une discipline en plein essor en France et sa pratique est réglementée. En effet, la physiothérapie est un acte vétérinaire dont l’exercice est régi par la Loi sous le contrôle de l’Ordre des Vétérinaires. Tout animal présenté en consultation de physiothérapie doit donc faire l’objet d’un examen clinique, orthopédique et neurologique complet afin d’établir le programme de soin (combinaison de différentes techniques, nombre et fréquence des séances) le plus adapté à ses besoins.
Les bienfaits de l’eau et donc, l’hydrothérapie, sont connus et utilisés depuis la Rome antique et ses thermes.
Chez le patient paralysé, son principal intérêt réside dans la poussée d’Archimède. En effet, un chien immergé à hauteur des hanches est soulagé de 62% de son poids. Les membres paralysés, ainsi délestés d’une partie du poids de l’animal, peuvent se mouvoir plus aisément. On peut dès lors voir apparaître des mouvements volontaires qu’on ne voyait pas sur sol, ou même une station « debout » dont l’animal serait bien incapable hors de l’eau. Le réapprentissage de la marche en sera facilité. La viscosité de l’eau, qui offre une résistance aux mouvements, est un autre atout de l’hydrothérapie.
L’animal va en effet être obligé de décomposer ses mouvements et de fournir un effort musculaire supplémentaire.
Ceci permettra d’améliorer l’amplitude articulaire et de maintenir un minimum de masse musculaire.
L’hydrothérapie est indiquée en rhumatologie (arthrose), traumatologie (post-opératoire de facture, ligament croisé, luxation de rotule, chirurgie du bassin, hernie discale) et lors d’affections neurologiques (paralysie, liée à une hernie discale, myélopathie dégénérative, embolie thrombo-aortique, suite d’AVC, syndrome vestibulaire). Elle peut aussi être utilisée en préparation et récupération des chiens sportif et en cure d’amaigrissement en accompagnement d’un plan nutritionnel adapté.
La kinésithérapie, ou thérapie par le mouvement, permet à une articulation présentant un défaut de mobilité de retrouver un mouvement normal. Elle est aussi appelée mécanothérapie.
Elle peut être passive (le manipulateur impose les mouvements à l’animal) ce qui permet d’assouplir l’articulation et les muscles, ou active (l’animal effectue des mouvements volontaires) et sera plus efficace pour stimuler les circulations lymphatiques et sanguines, développer la force musculaire et lutter contre la fonte musculaire.
Différentes techniques pourront donc être utilisées :
La kinésithérapie est indiquée en traumatologie (rééducation post-opératoire suite à une chirurgie orthopédique entraînant une immobilisation prolongée), en rhumatologie (ankylose, arthrose) et en médecine sportive (préparation et récupération physique).
L’application superficielle de chaud ou de froid a une visée essentiellement antalgique par son action sur les vaisseaux et les fibres musculaires.
Le froid va entraîner une vasoconstriction et un ralentissement du métabolisme local. Ceci permet, en phase inflammatoire aiguë, de limiter le saignement et l’œdème postopératoire. Le froid soulage les spasmes musculaires en diminuant les influx sensitifs. Ceci permet d’améliorer le retour veineux. La conduction nerveuse cutanée est ralentie assurant une certaine analgésie.
La température idéale se situe autour de 15°C.
Le chaud, au contraire, entraîne une vasodilatation périphérique et stimule le métabolisme local. Il doit donc être utilisé en phase inflammatoire chronique. Il soulage aussi les spasmes musculaires, augmente la souplesse des capsules articulaires et l’extensibilité des tendons. La température doit augmenter localement d’environ 3°C pour obtenir les effets décrits ci-dessus.
La thermothérapie est très intéressante pour relâcher les muscles et obtenir la relaxation de l’animal avant de réaliser les massages et la kinésithérapie.
Les ultrasons produisent, lors de leur passage au niveau de la zone traitée, de la chaleur et un micro-massage qui ont des effets bénéfiques sur les lésions musculaires (contractures, fibrose), tendineuses (rétraction, élongation, rupture) et articulaires.
Les ultrasons sont donc indiqués dans le traitement des ankyloses articulaires et musculaires, des contusions, des luxations, des entorses. Ils peuvent également intervenir dans le soulagement de douleur chroniques liées à l’arthrose.
L’ultrasonothérapie est une thérapie souvent couplée à d’autres techniques de rééducation fonctionnelle, au sein d’un programme thérapeutique post-traumatique, notamment ligamentaire, tendineux et musculaire ; mais aussi au préalable d’un exercice pour échauffer une zone tendue et douloureuse ou arthrosique avant un exercice actif.
Les courants électriques sont utilisés pour stimuler les fibres sensitives du muscle à des fins antalgiques (courant TENS), ou pour stimuler les fibres moteurs du muscle afin de provoquer sa contraction (courant ESNM) et ainsi limiter l’amyotrophie et lever la « sidération » musculaire.
L’électrostimulation est indiquée dans les traitements antalgiques post-opératoire (notamment lors de chirurgie de hernie discale) ainsi que pour participer à un certain « réveil » musculaire lors d’affection musculo-squelettiques ou neurologiques entraînant des immobilisations prolongées et une amyotrophie.
Le renforcement musculaire en électrothérapie peut être également une alternative efficace lors de certains cas de luxation de rotule.
La thérapie par le laser est basée sur l’amplification de la lumière par émission stimulée de rayonnements. L’action des photons envoyés permet une biostimulation cellulaire à l’origine d’une action antalgique, anti-inflammatoire, anti-œdémateuse ou encore cicatrisante..
La thérapie laser est indiquée dans la gestion de la douleur (arthrose, dorsalgie …), des tendinites, des contractures musculaires et lors de retard de cicatrisation osseuse (fractures, osteochondrite disséquante).
Si votre ‘animal ne retrouve pas l’usage complet de ses membres, des dispositifs existent. Des harnais médicaux, des orthèses et des chariots peuvent l’aider à se déplacer.
Ces dispositifs peuvent être mis en place pour aider la rééducation et être retirés ensuite. Sinon, dans les cas les plus graves, on peut les utiliser façon définitive.
Ils peuvent être adaptés sur-mesure au besoin.